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guère se fier. Les Numides, les Ibères, les Gaulois y abondaient, mais ces guerriers d'emprunt restaient seulement à
son service, lorsqu'un habile général savait les mener à une
victoire et à un pillage. Une bataille perdue mettait en fureur ces soldats étrangers, et ils massacraient les généraux
malheureux qui n'avaient pas su conduire leur impétueux
élan. Cette nécessité de vaincre renferme peut-être en ellemême tout le secret de l'habileté des brillants et intrépides
généraux Carthaginois.
Les Phéniciens, fondateurs de Carthage, parlaient la
langue cananéenne, et ce langage, malgré de nombreuses
dissemblances devait accuser une étroite parenté avec celui
des Numides. Mais est-ce bien à la langue des Carthaginois
qu'il faut attribuer le nom de punique, et ce nom n'appartiendrait-il pas plutôt à celle des Numides et des Maures ?
Nous croyons que la langue Numide peut aisément le revendiquer, et, en examinant de près le langage actuel des
Kabyles, on s'assurera qu'il est fait de jeux de mots et par
conséquent le seul punique – to pun (peun) faire des jeux
de mots.
Cette assertion ne paraîtra pas sans fondement, si nous
comparons les noms des plus illustres généraux Carthaginois cités par l'histoire avec ceux des rois Numides, et on
pourra sentir dans les noms