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sommes surpris qu'il les prive gratuitement de lois, de
chefs et de civilisation. Ils pouvaient bien ne pas avoir de
lois écrites ; cependant il est difficile de leur refuser des
traditions formant certainement la base de leur législation.
On ne voit guère, d'ailleurs, quelle notable différence s'est
introduite dans la vie de ces peuples depuis qu'ils habitent
la terre africaine. Toujours couverts de leurs manteaux à
capuchon, sans cesse à la recherche de prairies nouvelles
pouvant fournir à leurs troupeaux une abondante nourriture, conservant à travers les siècles leurs babitudes nomades, nous les retrouvons encore, à peu de chose près,
tels que Salluste les décrit. Les maisons construites que
l'auteur latin désigne par mapalia – to map, tracer, – hall,
habitation, – n'ont pu faire renoncer la plus grande partie de
la population à parcourir en tout sens le pays pour conduire
les troupeaux dans des prairies nouvelles et plus fraîches –
new (niou) nouveau, – mead (mid) prairie.
Les Numides étaient possesseurs de magnifiques chevaux, et on sait avec quels soins minutieux les Africains les
élèvent afin de leur communiquer toute l'énergie nerveuse
et l'ardeur qu'ils désirent voir en eux. Néanmoins, malgré la
vigueur de ces excellentes bêtes, les Numides étaient impuissants à traverser les immenses