Lvlc-91
– 84 –
futurs et dont ceux-ci, dans leur ingratitude, ont oublié l'auteur.
Les anciens avaient bâti en différentes contrées certains
monuments appelés labyrinthes, et les plus renommés
étaient celui de Crète attribué à Dédale, et celui d'Egypte,
dont le savant architecte était demeuré inconnu. Hérodote
fait du labyrinthe égyptien l'oeuvre de douze rois, tandis
que Pline pense que Tithoès seul doit en revendiquer la
gloire. D'après la description faite par Hérodote de cet édifice, douze palais étaient enfermés dans une seule enceinte.
Quinze cents appartements, mêlés de terrasses, étaient disposés autour de douze salles principales, et les communications étaient ménagées de telle sorte, que ceux qui s'engageaient dans le palais étaient impuissants à en retrouver la
sortie. Il y avait encore quinze cents appartements souterrains. Cette construction était-elle un monument consacré
au soleil, comme Pline semble le croire, ou bien était-elle
destinée à la sépulture des rois ? N'était-ce pas plutôt un caprice, une fantaisie d'un architecte habile dont les hommes
avaient perdu le souvenir ? Mesraïm seul peut nous mettre
sur la voie et nous montrer l'issue de ce labyrinthe d'hypothèses, en avouant qu'il est bien l'auteur de cet édifice
étrange, formé de longues rangées d'appartements, et dû à
une fan-taisie,