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Lvlc-68

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Lot était en sûreté dans Segor, « et le Seigneur fit descendre du ciel une pluie de soufre et de feu sur Sodome et
Gomorrhe. (1) » Gomorrhe nous dévoile la transformation
de la belle vallée en un marais aux eaux stagnantes : to
come (keume) devenir, – moor (mour) un marais. Les eaux
de ce lac semblent empoisonnées : elles ont une telle densi té que le corps humain ne peut s'y enfoncer complètement ;
leur amertume est extrême et le sel dont elles sont saturées
les rend pesantes à ce point que le vent le plus impétueux
semble impuissant à leur communiquer quelque mouvement. Les rives présentent une affreuse aridité ; le regard
n'y rencontre point le vert feuillage des arbres pour s'y reposer. L'image de la désolation y est peinte partout ; la malédiction divine est passée dans la vallée.
« Plusieurs voyageurs, entre autres Troïlo et d'Arvieux,
« disent avoir remarqué des débris de murailles et de palais
« dans les eaux de la mer Morte. Ce rapport semble
« confirmé par Maundrell et le père Nau. Les anciens sont
« plus positifs à ce sujet ; Josèphe, qui se sert d'une « expression poétique, dit qu'on aperçoit au bord du lac les
« ombres des cités détruites. Strabon donne soixante stades
« de tour aux
(1) Gen. c. XIX.
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