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d'or, avaient pris tout d'abord Hercule avec eux ; mais lorsqu'ils furent témoins de son robuste appétit, ils le forcèrent
à quitter le navire, redoutant de le voir dévorer, à lui seul,
toutes leurs provisions. Elle rapporte encore que le héros
mangea, dans un seul repas, un boeuf enlevé à un laboureur. Quelle piteuse mine eût donc fait Hercule en face de
misérables glands de chêne pour apaiser sa faim !
La nourriture des Gaulois n'était pas plus à dédaigner
que leur boisson, et les Allobroges nous disent leur délicatesse sur ce dernier point. Au reste, dans tout le pays celtique, la fabrication des boissons particulières à la contrée,
est gravée dans le nom de diverses cités. Le cidre de Nor mandie ne date point d'hier, et Rotomage (Rouen) en fait
foi – to rot, se gâter, – to owe (ô), devoir, – to mash
(mache), écraser, mêler, – Rotowemash – ; la cité de Vindomage, chez les Volkes Arécomiques, n'ignorait point la manière de faire le vin, – wine (ouaïne), vin, – to do (dou),
faire – to mash, écraser –, et les mouvements bizarres des
fouleurs de raisins sont fort exactement reproduits dans Sostomage (1), petite ville peu éloignée de Toulouse, – to
soss, se dandiner, – to do (dou), agir, faire une action, – to
mash (mache), fouler, écraser –.
(1) Castelnaudary, (Aude).
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