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Lvlc-304

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et les faînes du hêtre ont bien pu servir, autrefois
comme de nos jours, de nourriture aux porcs, et
il n'y a pas lieu de s'étonner de ce fait ; mais
assurer, gratuitement et sans preuves, que ces
fruits des forêts sont entrés dans l'alimentation
ordinaire des Celtes, c'est méconnaître entière-
ment les véritables conditions de la vie matérielle
de nos aïeux.
On peut affirmer avec certitude qu'ils cultivaient
le blé, puisque cet aliment était l'objet d'une dis-
tribution impartiale et la kaïrolo – key (ki) clef,
– ear (ir), épi de blé. – hole, creux, petite mais-
on –, le grenier et peut-être le silo ou souter-
rain renfermant la précieuse céréale, existait
toujours auprès des centres d'habitations celti-
ques. Il n'y a guère, en effet, de village qui ne
possède un terrain de ce nom : la kaïrolo des Re-
dones était située au sud de Montferrand tout près
du chemin conduisant au ruisseau de la Coume et
aux Artigues. La production du blé étant même
fort abondante dans certaines régions privilégiées,
on avait recours à des mains étrangères à ces
contrées, afin de moissonner avec plus de célérité.
Les Redones n'hésitaient point à louer ainsi leurs
bras pour les travaux importants de la moisson,
et le nom de Montferrand atteste leurs périodi-
ques voyages à cet effet – to mow (mô), mois-
sonner, – to own (ôn), prétendre à, – to fare
(fère), voyager, – hand, main –.

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