Skip to content

Lvlc-295

– 286 –
(éguiou), fièvre intermittente, – nay (né), non, adverbe négatif, – éguiouné –. D'après cette interprétation, le gui était
un préservatif absolu de la fièvre intermittente, et on l'employait en infusion dans l'eau, infusion, sans doute, fortement prolongée.
Le gui ne délivrait donc pas de tous les maux, comme
l'avance Pline, mais seulement d'une maladie singulièrement redoutable pour les Gaulois ; car les fatigues de la
guerre préparaient, pour ainsi dire, leurs corps à l'invasion
de la fièvre intermittente. Grâce à la faveur dont jouissait
cette plante, et cette faveur n'était peut-être pas imméritée,
nous avons conservé d'éguiouné la seule syllabe gui qui désigne aujourd'hui le mistletoe des Celtes.
Qu'il nous soit permis de faire une simple ob servation
sur tout ce que Pline raconte au sujet du gui sacré. Cet auteur, fort préoccupé du terme grec drus signifiant le chêne
d'où il faisait dériver sans doute le nom de Druides, ne voit
que des chênes dans toutes les cérémonies druidiques. Les
Druides sont les hommes du chêne, leurs sacrifices ont lieu
sous les branches de cet arbre, excepté dans les pays où les
chênes sont remplacés par des sapins ou des hêtres, et le
gui doit absolument croître sur un chêne, quoique personne, pas même le célèbre botaniste Decandolle, n'ait jamais pu l'y découvrir.