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Lvlc-293

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« Le vieil usage de courir les rues, le premier jour de
l'an, « au cri de au gui l'an neuf, se rattachait au culte des
« Gaulois. » (1)
Alors on immolait des victimes (deux taureaux blancs)
en priant Dieu de rendre son présent salutaire à ceux qui
auraient l'avantage de le posséder (2) Le festin commençait
ensuite, et le reste du jour était consacré aux réjouissances
« On retrouve, dit l'abbé Monlezun, (3) une partie de cet
« antique usage dans l'arrondissement de Lectoure.
« Seulement, en traversant des temps et des pays chrétiens,
« il a dû s'empreindre de christianisme. Peu de jours avant
la « Noël, des jeunes gens se présentent durant la nuit devant « chaque maison, en chantant Aguillouné, au gui l'an
neuf. »
Les réjouissances de l'aguillouné ont lieu aussi en Provence et se confondent dans la fête de Noël. En Angleterre,
le jour de Noël (Christmas), on présente sur toutes les
tables le fameux plumpudding orné d'une branche de gui.
Dans la Bretagne, le cri fameux était eguinané qui est le
synonyme d'étrennes, parce qu'il est le signal de la distribution des étrennes. (4) « Ce cri,
(1) Histoire de France, par Em. Lefranc.
(2) Pline, lib. 26. cap. 44.
(3) Histoire de la Gascogne.
(4) Emile Souvestre, les Derniers Bretons.