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Lvlc-228

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d'une altitude de mille mètres, et entouré de
magnifiques forêts de sapins. Il est divisé en
deux parties, dont l'une s'appelle Roquefort, et
l'autre plus considérable, porte le nom de Buillac.
Riche en troupeaux de moutons, pâturant sans
cesse dans les prairies du col de Garabell, – gare
, laine grossière, – bell, clochette –, Buillac
élève encore en grand nombre des taureaux et
des chevaux, – bull (boul), taureau, – hack,
cheval –.
Les habitants de Roquefort, moins favorisés
du côté du sol, travaillent dans les forêts, et cou-
pent les arbres destinés à être transportés vers
Carcassonne par le flottage sur les eaux de l'Al-
der. Roquefort, ou Roucafort, indique clairement
la profession traditionnelle de ces montagnards :
en effet, Roucafort équivaut au celtique rough-
cast forth, tailler grossièrement à l'extérieur.
Les arbres, dépouillés de leur écorce et de leurs
branches, étaient traînés jusqu'à l'Aude, dont les
eaux les amenait à Quillan et à Espéraza. A
Quillan, en latin Kilianus – Killow-hone,
terre noire et pierre noire, – on pouvait com-
mencer à faire flotter sur l'Alder les trains
de bois réunis en radeaux. Ces radeaux portent le
nom de carras – car, chariot, – raft, un
train de bois sur l'eau, un chariot flottant
–. La construction de ces radeaux avait lieu surtout