Lvlc-186
– 179 –
vrage, Origine et formation de la langue française, écrit :
« Dune, monticule de sable qui se trouve au bord de la mer ;
« dunette, partie la plus élevée de l'arrière d'un vaisseau.
« Ces mots dérivent du celtique dun, qui signifiait une
« éminence, une colline, ainsi que nous l'apprend Clitophon « dans un traité attribué à Plutarque. Voici le passage :
« « Auprès de l'Arar, (la Saône), est une éminence qui
« s'appelait Lougdounon, et qui reçut ce nom pour le motif
« que je vais rapporter. Momoros et Atepomoros, qui
« avaient été détrônés par Seséronéos, entreprirent d'après
« la réponse d'un oracle, de bâtir une ville sur cette « éminence. Ils en avaient déjà jeté les fondements, « lorsqu'une
multitude de corbeaux dirigèrent leur vol de ce « côté et
vinrent couvrir les arbres d'alentour. Momoros, « versé
dans la science des augures, donna à la ville le nom « de
Lougdounon, attendu que dans leur langue, (les « Gaulois)
appellent le corbeau lougon et une éminence « dounon. »
« Cette ville, ainsi que le lecteur l'a déjà pensé, n'est
autre « que le Lugdunum des Romains, devenu notre
Lyon : elle « fut d'abord bâtie le long de la rive droite de la
Saône, sur « les hauteurs qui avoisinent Pierre Scise.
« Dun s'est conservé dans la terminaison de plusieurs
« autres de nos villes. »