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Lvlc-162

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cobhains, – kob, cheval, – to hem, entourer –, et on sait
quelle adresse redoutable les Celtes y déployaient.
a

César en avait été si vivement frappé qu'il n' pu cacher
son admiration. « Les exercices journaliers, dit-il, les ont
rendus tellement habiles, qu'ils savent arrêter leurs chevaux
dans la course la plus fougueuse, dans les pentes les plus
raides, et qu'ils les font tourner de court : eux-mêmes sont
accoutumés à courir sur le timon, à se tenir sur le joug, et
puis d'un bond à se rejeter dans le char. » (1)
Les alignements de Carnac étaient bien disposés pour
former l'oeil et la main des jeunes Gaulois, obligés de
conduire leurs chariots entre les pierres levées qu'ils devaient s'étudier à tourner et à éviter.
Au reste, ce qui nous porte à mettre en avant cette hypothèse, c'est le nom même de Carnac, signifiant un chariot
attelé d'un jeune cheval, – car, chariot, – nag, jeune cheval.
– Est-il inadmissible que ces longues files de pierres levées
de Carnac fussent, pour ainsi dire, un champ de courses, où
les Celtes montraient leur force et leur habileté en maîtrisant, au milieu des obstacles, de jeunes et vigoureux chevaux ?
(1) De bell. gall. lib. IV. 33.