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gues les plus fortes : les voiles étaient faites de peaux, afin
qu'elles ne fussent point déchirées et mises en pièces par la
furie des ouragans et des tempêtes. (1)
Il n'est donc pas étonnant, que construisant des navires à
rebords si élevés, les marins de l'Armorique aient dû se servir de rames fort longues, et c'est là l'origine de leur nom,
Armorici.
Parcourons encore cette terre si intéressante de l'Armorique et nous y retrouverons, par les dénominations de ses
tribus et de ses cités, bien des choses dignes de fixer l'attention.
La tribu la plus puissante de confédération armoricaine
était celle des Vénètes. Ces marins redoutés étaient fort religieux ; mais ils ne connaissaient pas de temple pour y
prier : ils se réunissaient en plein air, lorsqu'ils remplissaient leurs exercices religieux, dédaignant de se mettre à
l'abri des intempéries des saisons pour accomplir les actions les plus nobles de la vie. Le nom de Vénètes indique
cette fière coutume, qui était d'ailleurs commune à tous les
Gaulois, tout aussi religieux que les Vénètes, – vane
(véne), temple, – to hate (héte), détester –.
Leur ville principale était Dariorigum, aujour(1) De bell. gall. lib. III. 13.