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ration, c'est la difficulté éprouvée par les Bretons euxmêmes pour éclaircir les dénominations de leurs anciennes
tribus, et surtout les noms les plus chers à leur patriotisme,
ceux de Britanni et d'Armorique.
Suivant Le Gonidec, Breton ou Bretoun ou mieux Brizard, vient de Briz, qui signifie peint de diverses couleurs.
Lehuerou dit que Breton (Brython dans les traditions gauloises) dérive de Bro, pays et de thon, than, o u den,
hommes, c'est-à-dire, hommes du pays, indigènes. C'est là,
malheureusement, tout ce qu'a pu dévoiler le breton pour
l'étymologie de Britanni. L'idiôme de Tectosages sera plus
heureux, nous l'espérons du moins, tout en conservant une
prononciation plus exacte. Britanni dérive de to breath
(brith), vivre, et de to annoy (annoï), incommoder, ennuyer. L'île de Bretagne devait sans doute être occupée par
des hommes vivant d'une manière incommode et dure. César, parlant de son expédition militaire dans cette île, rapporte que les anciens habitants en tenaient l'intérieur, tandis
que les côtes étaient au pouvoir des Belges venus du conti nent. Ces Belges commencèrent à cultiver et à ensemencer
les champs : l'île était fort peuplée, les troupeaux très nombreux ; les habitants de l'intérieur vivaient de lait et de
viande, ne semaient point de blé, et étaient