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comprenant toute la terre gauloise encore déserte, où les
fauves ne leur feraient point défaut. Du reste, ils possédaient tout ce qui est nécessaire pour de longues courses.
Une santé de fer, un courage à toute épreuve et l'habitude
de chasser toute espèce de bêtes sauvages. Ils n'avaient
point à s'embarrasser de provisions ; le gibier tué à la
chasse suffisait à des jours nombreux. Une seule chose était
indispensable, lorsque, rencontrant une caverne propre à
servir d'abri temporaire, ils désiraient préparer, à un ardent
foyer, le repas nécessaire ; c'était le silex, dont le nom
basque est suarria, c'est-à-dire, un trait de lumière ou étincelle courant çà et là par l'effet du choc de deux objets dont
l'un, le silex, est penché de côté, et l'autre, acier ou fer, est
brandi, – to sway (soué), faire pencher de côté, brandir, –
to hare, courir çà et là, – ray (ré), trait de lumière.
Les armes employées dans leurs chasses lointaines ne
différaient guère sans doute de celles qu'ils avaient plus
tard à la main dans la lutte soutenue contre les Gaulois, et
on ne peut, sans injustice, leur refuser les armes de fer,
puisque ce mot existe dans leur langue. De longs mois pouvaient s'écouler entre le départ des chasseurs Ibères et le retour au foyer domestique, et ils mesuraient leur éloignement au