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Lvlc-110

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ner. Le mot miel, en Kabyle tament, reproduit cette pensée
que la douceur finit toujours par apprivoiser et dompter –
to tame (tème), dompter, apprivoiser, to end, finir.
Les termes puniques sont certainement l'expression
exacte des habitudes de ces peuples, et cette vérité se manifeste avec puissance dans le verbe ramper, en Kab.
mour'edh. Pour nous, ramper c'est avancer à la manière du
serpent, mais pour un Numide, c'est s'engager dans les
hautes herbes d'un marécage et aller de l'avant sans être
aperçu – moor (mour), marécage, – to head (héd),
conduire –.
Le verbe accabler, en Kab. r'ot, nous dit ce que pense ce
peuple d'un homme qui se laisse surprendre par la chaleur,
raw (râu), neuf, sans expérience, – hot, chaud, brûlant ; – il
faut être, en effet, sans expérience de leur soleil brûlant
pour s'exposer à ses ardeurs à certaines heures du jour.
Lorsque Salluste nous transmet que les Libyes et les
Gaetules vivaient comme des nomades, il oublie de nous
dire que la terre nue ne leur plaisait guère pour y prendre
leur repos ; c'était vraiment une couche trop douloureuse ;
aussi avaient-ils soin d'y remédier en étendant leurs
membres fatigués sur une bonne « natte » en Kab. aguerthil, – to ake (éke), faire mal,