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\lvlchead{296} \par Les troupeaux de bêtes à laine \INn{laine(bêtes)} étaient fort nom-\linebreak breux dans le village des Redones. La Campbelle\linebreak = to camp, séjourner, – bell, clochette =, la\linebreak Berke = to bay (bé), bêler, aboyer, – to heark\linebreak (herk), prêter l'oreille =, le Grauzilhou = to\linebreak graze (grèze) – brouter l'herbe, mener paître,\linebreak hill, colline \INn{colline} =, dénotent assez la présence des\linebreak troupeaux dans la campagne. A défaut de ces\linebreak preuves écrites sur le sol lui-même, il reste encore\linebreak dans l'idiome du Languedoc, une expression affir-\linebreak mant la possession de bêtes à laine \INn{laine(bêtes)} chez les Gau-\linebreak lois. La chair de la brebis était même leur nour-\linebreak riture la plus ordinaire, car la chasse et la pêche \INn{pêche}\linebreak ne pouvaient suffire à alimenter une population\linebreak nombreuse. La brebis, en dialecte languedocien,\linebreak est désignée par l'expression fedo, – to feed (fid)\linebreak nourrir – : cette nourriture était convenable, et\linebreak ils la qualifiaient sans doute de gros morceau,\linebreak puisque le terme chik, marquant la petite dimen-\linebreak sion d'un morceau dans le même dialecte, corres\linebreak pond en langue celtique à chick (tckick) poulet,\linebreak maigre portion, en effet, pour l'appétit de ces\linebreak hommes à taille gigantesque. \par La mythologie grecque avait remarqué dans\linebreak Hercule, personnification du peuple Celte, une\linebreak certaine voracité et l'avait surnommé mangeur de\linebreak boeufs. Elle raconte que les Argonautes faisant\linebreak voile \INn{voile} vers la Colchide pour conquérir la toison\linebreak \pagebreak