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Lvlc-287

\lvlchead{278} \noindent cette fontaine, coulant goutte à goutte, avait dû\linebreak rendre le terrain boueux, et par suite, rempli\linebreak de joncs et de cette graminée que l'on retrouve\linebreak dans tous les sols humides : c'était là ce que les\linebreak Celtes appelaient le haum-moor, terme qu'ils ont\linebreak écrit sur tous les points du pays gaulois, partout\linebreak où se présentait à leurs yeux un terrain plus ou\linebreak moins marécageux. La petite source, sans nom\linebreak comme toutes celles dont l'eau trop rare pour for-\linebreak mer un faible ruisseau, suffisait à peine à\linebreak faire un terrain de haum-moor, retraçait toute-\linebreak fois à leur esprit une signification précise et véné-\linebreak rable. \par Plus tard, quand les Gaulois, perdant peu à\linebreak peu leurs pures croyances sous l'influence désas\qlink{annoVI}{\textbf{·}}\INerr{désas-treuse→désas treuse}\linebreak treuse des étrangers, furent tombés dans le culte\linebreak idolâtrique, ils commencèrent à adorer ce qui\linebreak autrefois était simplement en vénération, les\linebreak fontaines surtout, qui réalisaient à leurs yeux\linebreak obscurcis les attributs d'une Providence bienfai-\linebreak sante. \par Les premiers missionnaires chrétiens, com-\linebreak prenant la difficulté de faire disparaître du coeur\linebreak du peuple cette vénération idolâtrique pour les\linebreak fontaines, firent ce qu'ils avaient déjà fait pour\linebreak les ménirs sur lesquels ils avaient gravé le signe\linebreak de la Rédemption. Ils placèrent auprès des sour-\linebreak ces, des croix, des statues de la Sainte Vierge,\linebreak \pagebreak