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\centerline{180} Le fait rapporté par Clitophon \INpatro{Clitophon} parait être tout\linebreak à fait réel. C'était un heureux accident, une\linebreak bonne fortune pour Momoros, versé dans la\linebreak science des augures, de voir une multitude de\linebreak corbeaux lui marquer, pour ainsi dire, la place\linebreak que devait occuper la ville, et le terme luck \IN{luck}\linebreak (leuk), accident, bonne fortune – Luckdun –,\linebreak exprime bien la satisfaction qu'il en dut éprouver.\linebreak Quant à dunum, qui termine le nom de plusieurs\linebreak villes celtiques, il ne désigne pas l'éminence \INn{eminence@éminence} sur\linebreak laquelle une ville pouvait être bâtie, car to dun \IN{dun},\linebreak signifie : ennuyer un débiteur. Il est bien proba-\linebreak ble que les cités portant la terminaison dun \INtopo{dun} ou\linebreak dunum \INtopo{dunum} étaient primitivement des villes de refuge,\linebreak où les débiteurs insolvables allaient se mettre à\linebreak l'abri des poursuites de créanciers \INn{créanciers} trop impor-\linebreak tuns. Le savant Dom Martin \INpatro{Dom Martin}, dans son histoire\linebreak des Gaules, a déjà émis cette pensée, que les cités\linebreak gauloises étaient peut-être de simples villes de\linebreak refuge, vides d'habitants, où l'on courait se met-\linebreak tre à couvert d'un danger pressant. Le verbe to\linebreak dun, offre un sens tout à fait clair, précis, expli-\linebreak quant parfaitement la cause de la fuite \INn{fuite} précipitée\linebreak d'un débiteur et sa retraite subite dans une ville\linebreak éloignée. Il est bien certain néanmoins que les Celtes\linebreak recherchaient les collines \INn{collines} pour y bâtir leurs cités\linebreak et la ville de Lactora (Lectoure, dans le Gers),\linebreak \pagebreak\linebreak