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\lvlchead{284} \par « Le vieil usage de courir les rues, le premier\linebreak jour de l'an, au cri de au gui l'an neuf, se\linebreak rattachait au culte des Gaulois. » (1)\newline $~~$Alors on immolait des victimes \INn{victimes} (deux taureaux\linebreak blancs) en priant Dieu de rendre son présent\linebreak salutaire à ceux qui auraient l'avantage de le\linebreak posséder (2) Le festin commençait ensuite, et le\linebreak reste du jour était consacré aux réjouissances \par On retrouve, dit l'abbé Monlezun, (3) une\linebreak «partie de cet antique usage dans l'arrondisse-\linebreak «ment de Lectoure. Seulement, en traversant des\linebreak «temps et des pays chrétiens, il a dû s'empreindre\linebreak «de christianisme. Peu de jours avant la Noël,\linebreak «des jeunes gens se présentent durant la nuit\linebreak «devant chaque maison, en chantant Aguillouné,\linebreak «au gui l'an neuf. » \par Les réjouissances de l'aguillouné ont lieu aussi\linebreak en Provence et se confondent dans la fête de Noël.\linebreak En Angleterre, le jour de Noël (Christmas), on\linebreak présente sur toutes les tables le fameux plum-\linebreak pudding orné d'une branche de gui. \par Dans la Bretagne, le cri fameux était eguinané\linebreak qui est le synonyme d'étrennes, parce qu'il est le\linebreak signal de la distribution des étrennes. (4) Ce cri,\linebreak \footnote{(1) Histoire de France, par Em. Lefranc.} \footnote{(2) Pline, lib. 26. cap. 44.} \footnote{(3) Histoire de la Gascogne.} \footnote{(4) Emile Souvestre, les Derniers Bretons.} \pagebreak