Lvlc-182
\lvlchead{175} \noindent historiens de croire que les Rhodiens avaient fondé\linebreak une ville entre les bouches du Rhône. Henri Mar⁻ \INerr{Mar-tin→Mar⁻tin}\linebreak tin, après avoir partagé cette croyance, exprime\linebreak ainsi ses hésitations. « Le « nom du Rhône ne vient\linebreak pourtant pas de Rhoda, comme les « historiens\linebreak grecs et latins l'ont imaginé, mais du gaëlique\linebreak « Rhuit-an, (eau qui court). »(1)\newline Le Neimheid, en nommant ce fleuve Rhodanus,\linebreak n'ignorait point la forme\INn{forme} de la rade qui se trou-\linebreak vait à son embouchure, et aussi le nombre exact\linebreak de bouches par lesquelles il se jetait dans la mer.\linebreak Les savants gaulois n'auraient, d'ailleurs, jamais\linebreak consenti à appeler ce fleuve Rhuit-an, eau qui\linebreak court, car il aurait fallu dénommer ainsi toutes\linebreak les rivières et les eaux courantes de la Gaule.\linebreak Strabon rapporte, au sujet du Rhône, l'opinion\linebreak de Timée, (2) soutenant que le Rhodanus se jetait\linebreak à la mer par cinq \INn{cinq} bouches \INn{bouches} différentes, dans une\linebreak rade, comblée par ce fleuve travailleur, – road\linebreak (rôd), rade, endroit où les vaisseaux \INn{vaisseaux} jettent l'an-\linebreak cre ; – hand, main\INn{main}, extrémité du bras terminée\linebreak par la main divisée en cinq doigts \INn{doigts} –.\newline Timée n'était point dans l'erreur en donnant au\linebreak Rhône cinq bouches différentes, et c'était bien\linebreak l'état réel du fleuve au moment où le Neimheid\linebreak (1) Histoire de France par H. Martin, page 10. Note 3. (2)\linebreak Les villes mortes du golfe de Lyon, par Charles Lenthéric.\linebreak \pagebreak